Vers une autonomie alimentaire totale dans le bocage en 2050

Comment ont-ils fait ? – Retour sur cette formidable expérience

18 h · Coworking de la Haye, Craménil

Une trentaine de personne, 25/01 18h

Animateurs : Karine Troilo et Adrien Desplat

On est en 2050, le bocage est autonome d’un point de vue alimentaire !

Retour sur les jalons qui ont permis cela.

Parce que la RAB est le premier territoire français à se suffire alimentairement, une conférence inter-républiques autonomes est instaurée le 25 janvier 2050 pour informer et inspirer les autres RA sur le parcours de la RAB.

Un journaliste va donc poser la question à un représentant de la RAB : comment avez-vous fait ? Le but de l’atelier est que l’on réussisse collectivement à y répondre.

Remarque : Le fait de proposer l’étape finale en début d’atelier permet aux groupes de se concentrer sur le chemin plutôt que de passer du temps à se mettre d’accord sur l’arrivée.

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Format “Souvenirs du futur”

En 3 temps

  1. Informer : Présentation état des lieux du bocage actuel (climat, conditions météo, Surface agri, nb exploitations, démographie) sur la base d’un diagnostic territorial existant et proposition d’une étape finale en 2050. QRcode qui renvoie au diagnostic territorial qui appui les chiffres
  2. Créer : Atelier en sous groupe de 5 à 7 personnes pour monter un plan d’action pour parvenir aux objectifs suivants pour 2050
  3. Restituer : Un binôme de journaliste de chaque groupe va interviewer un autre groupe sur comment ils ont fait.

Remarque : Le fait que les journalistes viennent d’un autre groupe fait qu’ils ont déjà fait le chemin de réflexion ce qui rendra d’autant pertinent leurs questions.

Aide pour les interviews : 

  • 1 – Retracez-nous votre histoire collective. Comment en êtes-vous arrivé là ? 
    • Quelles ont été les réformes nécessaires ? 
    • Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
  • 2 – Décrivez-nous un village du bocage en 2050.
    • Quelles sont les productions ?
    • Quel est le régime alimentaire des gens ?
    • Comment s’organise la vie au quotidien.
  • 3. Des conseils pour les autres Républiques autonomes présentes parmi nous ?

Ce qu’on voulait faire mais qu’on a pas fait cette fois : Poser une contrainte différente pour chaque groupe : 

  1. La population a triplé car crise migratoire suite au changement climatique,
  2. Suite au conflit avec les pétromonarchies et avec la Russie, il n’y a plus d’essence ni de pétrole..
  3. Les nappes sont polluées, la Rouvre et l’Orne sont à sec

Questions qui facilitent la réflexion si ça rame : 

  • Comment s’est faite la transition ?
  • L’accès à la terre ?
  • Qu’est ce qu’on fait des usines du coin (Agro Alimentaire, Faurecia) ?
  • Qu’est ce qu’on mange quotidiennement ?
  • Comment on valorise les prairies où on ne peut faire que des pâtures ? 

Difficultés : Avoir au moins une ou deux personnes par groupe qui ont une appétence pour l’improvisation et la théâtralisation.

Idées d’amélioration pour la prochaine fois : Ca aurait été top d’enregistrer les interviews !

Commencer par un récit conté, une narration dans un futur imaginé.

Puis un état des lieux du point de départ « on était pourtant mal partis puisque quand les choses ont commencé à changer, on en était là… »

Pour les groupes :

  • Donner des contraintes secrètes à chaque groupe pour avoir des résultats différents
  • 5-6 pers par groupe, mais c’est suffisant 3 groupes pour la restitution…
  • Un petit jeu de prise de contact ?
  • Pourquoi pas un support papier avec des feutres et des couleurs

2 personnes de chaque groupe posent les questions à 2 portes paroles des autres groupes.

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Le contexte de la RAB en 2023

  • conditions pédo-climatiques :
    • Climat océanique tempéré à 800 mm de pluie qui favorise la pousse de l’herbe
    • Massif granitique, peu d’eau profondes
    • Agriculture ? 4% de bio, 26% des émissions normandes de GES, 1er facteur d’émission sur Flers – dans le monde premier facteur de déforestation
    • La plupart du territoire est en vigilance nitrate
    • Un système vulnérable :
      • Général : effondrement de la biodiversité, aléas climatiques, pression politique
      • Agricoles : sols dégradés, urbanisation dévorante,dépendance aux hydrocarbures
  • Historique de production
    • Jusqu’au milieu XXe, polyculture, fermes diversifiées et production locale – mines etc.
  • Productions actuelles et système alimentaire du bocage
    • 500 fermes sur Flers Agglo
    • 83% de laitiers- SAU 75% en herbe – de façon générale, la production d’aliments pour les animaux d’élevage mobilise 85 % des surfaces agricoles nécessaires à notre alimentation
    • Système agro-industriel – revenus des agriculteurs négatif et composé à 110% des aides PAC- Les industriels raflent la mise (sur 100€ d’achat alimentaire, 6,5€ vont aux agriculteurs)
    • l’alimentation – cause majeure de détérioration de la santé publique en France (17% obésité, et 36% de produits ultra transformés dans L’alimentation, 7 millions de personnes qui font appel à l’aide alimentaire.
    • Adéquation besoin-production – 4% d’indépendance sur les légumes
    • Difficultés à transmettre les fermes laitières – concentration & agrandissement 
  • Un système défaillant :
    • Nourrir le monde, pari perdu (malnutrition omniprésente au sud comme au nord)
      • Paysan première victime de la faim,
      • L’alimentation – cause majeure de détérioration de la santé publique en France (17% obésité, et 36% de produits ultra transformés dans l’alimentation)
      • 7 millions ont besoin de l’aide alimentaire
    • Travail : nivellement par le bas
      • Les agriculteurs ne gagnent pas leur vie (110% des revenus dans l’Orne sont constitués des aides PAC)
      • Les industriels raflent la mise (sur 100€ d’achat alimentaire, 6,5€ vont aux agriculteurs
      • Un sucide tous les deux jours chez les agriculteurs
    • Environnement : des dommages planétaires
      • 25% de notre empreinte carbone (engrais, méthane etc.), 
      • Premier facteur de déforestation
      • Gourmand en ressources type eau

L’objectif proposé en 2050

“0 importation alimentaire nette !”

  • Réduire a minima de moitié la production et la consommation d’aliments d’origine animale () + moins de surface par personne ;
  • Généraliser l’agroécologie ;
  • Reterritorialiser les systèmes alimentaires pour augmenter la résilience et pour gérer les cycles de nutriments locaux 
  • Sortir l’agriculture de la compétition, travailler sur une politique de la demande et non de l’offre

Idées d’implémentation suggérée

-Pratiques agricoles non nocives

-1/3 population du bocage en agriculture paysanne

-Fermes collectives, polyculture élevage

-Terres sorties de la propriété individuelle

-Ateliers de transformation sur place

-Révolution de l’artisanat (forgerons etc…)

-Viande 1 fois / semaine max

Les grandes idées qui sont sorties de l’atelier 

On est plutôt allés vers une diminution de la population plutôt que vers une augmentation. On a davantage pensé à un électrochoc meurtrier plutôt qu’à la crise migratoire..

L’élément déclencheur reste pour 2 groupes mystérieux. L’un d’entre eux a imaginé que les contraintes économiques seraient telles que “Ils ont boycotté les impôts et ont attaqué l’État et ont obtenu le pouvoir.”

“Darmanin, il a dit YOLO !”

Économie et finance

Mise en place d’un revenu universel, d’une banque centrale du Bocage, d’une sécurité sociale de l’alimentation.

Agriculture

Epidémie sur les vaches qui provoque une mutation de l’agriculture locale

1ère réforme foncière – on a créé un nouveau statut du foncier, un peu plus cher que les terrains agricoles et beaucoup moins cher que les terrains constructibles : Les terrains vivriers, lesquels ont permis de redistribuer la terre et d’installer plein de nouveaux paysans … à temps partiel !

Mise en place d’un service civique agricole.

Mise en place d’un système de PAC local.

Semences paysannes locales uniquement et inspiration des climats les plus chauds pour anticiper la hausse des températures qui se poursuit.

Une partie du cheptel a été récupérée pour la traction animale.

Retour de la chasse à l’arc ?

“On a mangé plein de biches, des chevreuils, du chanvre…”

Industrie

Faurecia fait des charrettes électriques. Les maisons sont devenues des lieux de production – organisation entre maisons pour gérer la production.

Les supermarchés ont été réappropriés pour y faire de la logistique, de la transformation, de la vente.

“Qui se rappelle de ce que c’est un supermarché lol ?“

Communication

On a tous hacké les moyens de communication pour faire une “propagande” efficace.

Changement des habitudes alimentaire

Des brigades de cuisines ont été créées pour accompagner les populations dans leur transition alimentaire.

Les anciens ont fini par lâcher leurs habitudes alimentaires carnivores suite à de nombreux scandales sanitaires. Ils n’ont plus confiance en l’industrie de l’élevage.

Éducation populaire.

Politique

Convention citoyenne, mandats tournants, élections sans candidats, référendum local. 

Social

“On a eu des manifs de riches.” 

“On avait anticipé, on avait formé des gens à la médiation pour permettre à chacun de ne pas rentrer dans le conflit : une fresque du climat du bocage, cela a permis de créer une ambiance.”

Mise en place de rituels fédérateurs : tous les 3 mois, on fait un méchoui géant qui met tous le monde d’accord. Lors de cette journée, le matin on planifie et l’aprés-midi on fait la fête. 

“Le méchoui est l’organe de fédération ultime.“


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