Habitat et dépendances dans le Bocage

Peut-on vivre de manière autonome ?

Est-ce possible ? Est-ce souhaitable ?

25/01 15 h 30 · Environ 25 personnes dans la Yourte d’Oscar

Animation par Thomas, architecte en collab avec le Shift Project qui est en train de construire dans le coin une maison en chanvre et bois sur piloti. 

Format: introduction historique par Thomas autour de l’habitat, la propriété, société/cité, puis échanges/questions autour de l’habitat léger et habitat collectif

“L’autonomie c’est gérer ses dépendances. La dépendance qui nous échappe, c’est elle qui est risquée.”

Un logement pour quoi ?

Ils ont fait construire un pavillon pour leur famille, les enfants sont partis et ils se sont retrouvés vieux dans une immense maison. 

Est ce qu’on pourrait imaginer des colocs intergénérationnelles ?

Les maisons n’ont pas été construites dans cette perspective. Et pas sûr que les séniors acceptent tous : “Mais où vont loger mes enfants et petits enfants à Noël ?”

Surface moyenne des habitations au fil des décennies:

  • 1945 : 68m2,
  • 1984 : 80m2 (¼ des logements n’avaient pas de sanitaire)
  • 2022 : 102m2
  • 100 appareils électroménagers par habitat
  • 10 000 objets par habitat

Et 72 % des français veulent vivre seuls ..

Ok donc on a des habitations trop grandes et on a désappris le vivre en collectif. Les maisons étaient plus petites avant, ainsi on passait plus de temps dehors. En agrandissant nos maisons, on a fait rentrer l’extérieur chez soi et on a perdu des raisons de sortir de notre portail. (Exemple : le jardin vs la place public, le lavoir vs la machine à laver)

Quand les baby-boomers partiront, il y aura beaucoup de logements vides. Est ce que le squat pourrait se développer ? En Suisse, dans certains cantons en manque de logement vacant, il existe des contrats de confiance : tu squattes, tu paies l’électricité, tu prends soin du lieu et le propriétaire ne peut rien faire à moins d’avoir un vrai projet pour l’habitation. Parfois ça se passe même en bonne entente ! Si le squat ou les initiatives d’occupations collectives se popularisent, la démarche pourrait cesser d’être marginale et accompagner beaucoup de personnes vers le “Vivre-ensemble”.

Aussi en Suisse les bailleurs sociaux prennent en compte la propriété collective. En France en revanche, c’est le parcours du combattant pour obtenir un prêt bancaire en propriété collective..

Un habitat léger c’est quoi ?

20-25m² max, démontable, soumis à certaines normes, avec de nombreux flous cependant au niveau de la loi. Mais surtout, il faut avoir une mairie conciliante ou avoir un terrain bien caché et un maire pas trop curieux.. Et espérer que la prochaine mairie soit tout aussi conciliante..

Ca permet d’avoir un toit souverain vraiment pas cher par rapport aux bâtiments. C’est économique à chauffer. C’est super adapté pour accueillir des personnes de passage.

Il y a aussi la notion de réversibilité, c’est à dire que ça ne laisse rien de dur, rien de pérenne sur le terrain. Il y a juste l’assainissement qui pose des questions..

Mais ça n’a pas bonne réputation. Les caravanes rappellent à des clichés sur les gens du voyage, les yourtes “c’est un truc de jeunes..”

Des matériaux comme le chanvre, qui est un superbe matériau de construction, sont perçus négativement. « De manière générale, toutes les substances qui relèvent du cannabis, de la drogue, sont très mauvaises pour la santé » G. Darmanin 

Le verrou est surtout culturel.

Et puis les habitats légers ne paient pas aujourd’hui de taxe foncière..

Aussi les circuits de formation sont orientés vers le BTP traditionnel sans parler des normes qui le favorisent.

En cas de massification de l’habitat léger, de nouvelles questions se poseront : celle de l’assainissement qui est très encadré par exemple. Aussi la question de l’assurance. 

Est ce qu’on pourrait pas hacker le modèle de camping ? Beaucoup de gens vivent déjà dans des campings ..

Pourquoi et comment rénover le bâti qui existe ?

Force est de constater qu’ici beaucoup de maisons tombent en ruine sans que l’on ne puisse rien faire. Les propriétaires sont plus attachés à leur patrimoine qu’à la valeur du bien. En effet, plus la maison tombe en ruine, plus elle devient coûteuse à rénover.

Est ce qu’on pourrait massifier la rénovation du bâti existant sur la RAB  ?

Est ce qu’il ne serait pas pertinent d’allier habitat léger et transformation du bâti en habitat collectif/intergénérationnel?

Comment rendre ces espaces inclusifs, amener de l’humain, accèssible à toutes et tous ?

C’est quoi les prochaines étapes ?

Convaincre maires et mairesses que l’habitat léger est une chance pour l’accueil de nouveaux habitants ?

Re-développer la filière chanvre/lin?

A l’entrée de village de St honorine la Guillaume se prépare une expérimentation : un terrain de 8000m2 pourrait accueillir un projet d’habitat participatif intergénérationnel. Une présentation publique du projet porté par la mairie aura lieu au printemps 2023. 

“On veut un habitat à notre taille en accord avec nos valeurs.”

Idée post rencontres : Lancer un grand projet avec la population pour peindre toutes les façades nues des bâtiments du bocage (vs couleur pierre brute). Cela pourrait se dérouler sur une semaine de congés collectifs, où l’ensemble de la population serait invitée – sur le modèle des corvées – à (re-)peindre ensemble. Semaine qui pourrait être célébrée annuellement sous un nom type ‘la grande révolution colorée‘. Pas besoin de l’Etat pour ça, uniquement changer les PLU locaux. Mettre des chercheurs en amont pour trouver une peinture naturelle qui tiennent aux conditions extérieures. 


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